Étude de la dynamique de colonisation microbienne de produits de construction

Study of microbial colonization dynamics of building materials

¹ Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB), Direction Santé confort, Division Agents Biologiques et Aérocontaminants, 84, avenue Jean Jaurès, 77447 Champs-sur-Marne Cedex 2, France
² Laboratoire de Recherche des Monuments Historiques (LRMH), 29, rue de Paris, 77420 – Champs-sur-Marne, France
³ Laboratoire Interdisciplinaire des Energies de Demain (LIED), UMR 8236, Université Paris-Diderot, Bât. Lamarck, 35, rue Hélène Brion, 75205 PARIS Cedex 13, France

^a Auteur de correspondance : Isabelle.lacaze@cstb.fr

Reçu : 11 Juillet 2016
Accepté : 29 Septembre 2016

Résumé

Plus d’un tiers du parc immobilier français est contaminé par des moisissures [1]. Or cette croissance microbienne présente un risque avéré tant pour les occupants que pour les matériaux. En effet, ces biocontaminants et leurs métabolites peuvent être à l’origine de symptômes voire de pathologies (irritations, infections, toxi-infections, allergies) chez les personnes exposées. Concernant l’aspect biodétérioration des matériaux, de nombreux travaux ont mis en évidence le rôle des produits de construction et de décoration comme « niche écologique » fournissant, par leur composition même ou leur encrassement, les nutriments nécessaires au développement des moisissures. Au niveau microbiologique, après l’implantation ou bioadhésion de la particule biologique sur un substrat, phénomène de nature purement physico-chimique, le micromycète se développe au détriment du support qu’il dégrade grâce à son arsenal enzymatique constitutif et/ou induit. Dans ce contexte, l’objet de cette étude consiste à´etudier la dynamique de colonisation fongique sur ces supports afin d’identifier des leviers d’action permettant de ralentir voire limiter la croissance des moisissures sur les produits de construction et de décoration. À cet effet, la colonisation de produits, a été´etudiée en caractérisant les communautés microbiennes au cours du temps. Cette étude a permis de caractériser le processus de colonisation microbienne de deux produits, dans un contexte thermohydrique simulant une infiltration discontinue. Cette approche vient compléter la littérature axée essentiellement sur la description de la flore fongique d’un support au terme d’une infestation.

Abstract

More than a third of French dwellings are contaminated with mould[1]. This microbial growth presents a real risk to both occupants and materials. Indeed, these bio-contaminants and their metabolites may cause symptoms or pathologies (irritation, infection, poisoning, allergies) in exposed individuals. Regarding biodeterioration aspect of material, numerous studies have highlighted the role of building material as “ecological niche” due to their composition or contamination, as they constitute nutrients for mold growth. Microbiologically after bio-adhesion of spores on substrate, a physico-chemical phenomenon, micromycetes develop on the support and degrade it through its constitutive or induced enzyme’s arsenal. In this context, the main objective of this study is to characterize fungal colonization dynamics to identify levers to slow or limit the growth of mould on construction and decoration products. To this end, colonization of building materials was studied by characterizing the microbial communities over time. This study allowed to characterize the microbial colonization process of two building materials in a context simulating a water damage such as a discontinuous infiltration. This approach complements the literature which focused mainly on the description of the fungal flora on materials after the end of the infestation.